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LES VIOLENCES INTRA-FAMILIALES

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La question des violences intra familiale traverse notre mission et nos pratiques. Nous avons travaillé cette question en commission convaincue de son importance pour les jeunes que nous accueillons.

L’écrit qui finalise ce travail de commission est annexée à notre projet d’établissement. Il colore nos actions et donne du sens aux difficultés rencontrés en 2019.

 

Savoir repérer les symptômes qui témoignent de ces violences :

Parmi les effets de cette maltraitance, nous observons les symptômes suivants :

 

  • Comportements sexualisés,

  • Agressions sexuelles,

  • Propos à caractère sexuel,

  • Dissociations,

  • Violences physiques,

  • Insultes et Menaces,

  • Vols,

  • Troubles du Comportement,

  • Retards scolaires, troubles du langage,

  • Collage à l’adulte ou Rejet massif,

  • Problèmes de Santé (bobologie, fragilités, fractures récurrentes),

  • Angoisses au moment du coucher, problèmes d’endormissement,

  • Retards du développement psychoaffectif,

  • Hyper adaptation,

  • Troubles amnésiques, Troubles de la concentration, hyperactivité,

  • Fugues,

  • Arrêt ou ralentissement dans les courbes de poids et/ou de croissance,

  • Consommations de drogues ou alcools.

 

Cette liste est non exhaustive.

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Les replacer dans un contexte statistique et théorique :

« L’abondante littérature internationale démontre de longue date que les effets délétères des risques d’exposition au stress, aux violences et aux négligences dans la toute petite enfance sont d’autant plus importants, au regard de l’âge de l’enfant, de l’intensité du traumatisme, de sa durée et de sa répétition ».

 

Les effets à long terme de la maltraitance :

La violence faite aux enfants perturbe l’acquisition de ses capacités et rend parfois impossible :

  • La capacité de faire confiance et de témoigner l’empathie à autrui,

  • La capacité de maitriser ses pulsions,

  • La capacité de se concentrer,

  • Un sens des valeurs bien assimilées,

  • La capacité de maitriser son agressivité,

  • La capacité d’accepter l’autorité raisonnable d’un adulte,

  • Le sens d’appartenance à la société et l’identification à son système de valeur,

  • L’espoir et la confiance en l’avenir.

 

Quelles réponses institutionnelles et éducatives face aux violences intrafamiliales ?

La mission de la M.E.C.S. est d’accueillir ces enfants dans un lieu sécurisé, un espace à eux, pour eux. Cet espace, nous le souhaitons bienveillant et bientraitant selon les préconisations de l’A.N.E.S.M..

Des actions sont mises en place afin de rétablir un environnement propice pour permettre aux enfants maltraités de tendre vers l’acquisition de ces compétences :

  1. L’accueillir chaleureusement (importance du premier contact),

  2. Le considérer comme un enfant au-delà de ses symptômes,

  3. Avoir un positionnement clair, lui offrir un cadre et des limites rassurants,

  4. Offrir un espace individualisé et/ou de groupe lui permettant de parler de son ressenti et ses émotions,

  5. Être disponible et prêt à entendre l’indicible, l’inimaginable, l’interdit,

  6. Lui permettre d’établir un lien de confiance avec les adultes, expérience parfois nouvelle et souvent mise à mal,

  7. Lui permettre de s’appuyer sur des professionnels et membres du personnel exemplaires, afin qu’il puisse avoir des éléments de comparaison et redéfinir sa construction du monde, ses schémas de pensée.

  8. Éviter toute logique de rupture institutionnelle (loi 2016 de la Protection de l’enfance).

  9. Permettre la mise en place d’un parcours de soin et d’une prise en charge cohérente par l’ensemble des professionnels et des partenaires.

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Nous développons et approfondissons des compétences particulières :

-   Savoir repérer l’impact et les symptômes de la violence sur l’enfant,

-   Être en capacité de recueillir la parole de l’enfant en toute circonstance et dans toutes les instances de la vie quotidienne de l’enfant.

-   Pouvoir partager autour des symptômes et de la parole des enfants en équipe pluridisciplinaire,

-   Travailler avec le réseau social, médical et judiciaire.

-   Evaluer le potentiel familial et l’aide (protectrice) possible du réseau de l’enfant,

-   Mettre en place des moyens et prises en charges spécifiques autour de l’enfant victime, prises en charges psychologiques, psychiatriques, soins, aménagement et création d’espace éducatif…

-   Recevoir l’enfant dès son accueil en entretien afin d’évaluer avec lui son vécu familial.

-   Recueillir les informations dans le dossier au tribunal/ASE et en établir une anamnèse précise.

-   Circulariser la parole entre personnels éducatifs et logistiques pour une meilleure communication autour de l’enfant.

 

Les symptômes et révélations de l’enfants sont entendus/compris comme le résultat de la maltraitance subie, et font l’objet d’un signalement au Procureur et à la C.R.I.P.. Les responsables ASE sont informés et sont en charge d’informer à leur tour le Juge des Enfants de l’existence d’un signalement.

 

La prévention et la formation auprès des professionnels :

Aider les éducateurs à maitriser les affects des intervenants en contact avec les symptômes de la maltraitance. Sept membres du personnel ont à ce jour bénéficié d’une formation aux violences familiales.

 

Prendre en compte les effets des révélations sur le professionnel (communément nommé « Effets de Sidération »)

  1. Qui se traduisent par la banalisation ou la dramatisation des faits («c’est rien », «de toute façon, il est foutu»)

  2. Doute sur la réalité des faits, même quand ils sont évidents («elle délire» ,elle est en plein fantasme »)

  3. Déni, refus de croire à la maltraitance (« mais non, ce n’est pas possible, sa mère l’aime tellement »)

  4. Justification inadéquate des faits par des arguments socioculturels (« Une bonne claque de temps en temps, ça ne m’a pas tué », « ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort »).

  5. Porter à la connaissance de l’ensemble des personnels, les conventions internationales et européennes des droits de l’enfant ainsi que la Loi de Mars 2016.

  6. Sensibiliser les professionnels au plan interministériel de mobilisation et de lutte contre les violences faites aux enfants.

  7. Fournir une liste d’ouvrages et de documentations aux personnels.

 

 

Aider ces enfants à avancer et à se construire.

Ainsi à la M.E.C.S.  «Rayon de Soleil », nous repérons/prenons en compte les signes et symptômes issus de cette maltraitance. Nous considérons que ces derniers sont donc le résultat des traumatismes vécus par l’enfant.

Toutes les études montrent qu’un enfant peut s’en sortir, s’il dispose de tuteurs de développement autour de lui.

Selon Sébastien Bohler, docteur en neurobiologie : « La chose la plus importante à retenir à propos des traumatismes de l’enfance […] est que, dans un environnement sûr et favorable dans lequel les besoins fondamentaux de l’enfant (sécurité physique et sécurité affective) sont satisfaits, les dégâts que causent les traumatismes et les abus peuvent être atténués et allégés.»

Des relations sûres et fiables sont une composante essentielle dans la guérison des effets des traumatismes, de l’enfance à l’âge adulte, et créent un environnement dans lequel le cerveau peut en toute sécurité commencer le processus de guérison.

 

Cette réflexion et les actions qui en découlent sont à approfondir, mais elles colorent dès à présent nos pratiques en interne mais aussi dans le cadre du placement à domicile.

 

« En cas de doute, agissez !»[1] 

 

 

[1] Ministre de la santé de des solidarités 2018

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